À Villeneuve-lès-Avignon, les agents municipaux œuvrent au quotidien pour assurer les services publics essentiels : propreté urbaine, petite enfance, entretien des bâtiments, manifestations, accueil du public… Mais derrière cette apparente continuité, le malaise grandit.
De nombreux témoignages évoquent un manque de considération de la part des élus, des cadres et parfois même des chefs de service qui se trouvent mis sous pression. Alors que les exigences et les missions se maintiennent — voire s’amplifient — les moyens humains et matériels, eux, se réduisent alors que la fiscalité maintient une augmentation progressive des ressources. En cause ? Une politique persistante de non-remplacement des départs à la retraite, malgré le maintien des prestations, des travaux et des évènements municipaux. Une logique qui use les équipes restantes et met en tension les services.
La pyramide des âges du personnel municipal montre un effectif vieillissant, notamment parmi les ATSEM, le personnel technique des écoles et les agents du CTM (Centre Technique Municipal). Les fins de carrière sont souvent marquées par la pénibilité, peu prise en compte dans les fiches de postes.
Malgré l’inflation et les difficultés économiques, les agents n’ont pas vu leurs primes revalorisées de manière significative. La participation employeur aux frais de santé reste faible : 20 € pour la mutuelle, 7 € pour le maintien de salaire, des montants jugés très insuffisants au regard des besoins.
Autre signal d’alerte : l’enveloppe budgétaire du Comité des Œuvres Sociales (COS), qui permet de financer les aides sociales, les chèques cadeaux ou les activités de loisirs, n’a pas été revalorisée depuis 6 à 7 ans. Un gel qui impacte directement le quotidien et la qualité de vie des agents.
Les agents ne demandent pas des privilèges, mais de la reconnaissance, de la justice et des moyens pour exercer leur métier dignement. Cela passe par une meilleure gestion des ressources humaines, une restructuration intelligente des services, une écoute active des besoins du terrain et une revalorisation concrète des droits sociaux et salariaux.
Les propositions d’amélioration issues de cette consultation ne nécessitent pas une hausse du budget global. Elles pourront être mises en œuvre à enveloppe constante, grâce à une réorientation de certaines lignes budgétaires. Cela passera notamment par une réduction du recours systématique à des cabinets extérieurs, dont l’utilité n’est pas toujours avérée. Cette volonté d’économie ciblée permettra de dégager des marges pour renforcer les droits des agents, leur qualité de vie au travail, et améliorer le fonctionnement quotidien des services au profit de la commune, de ses habitants et de ses visiteurs.