À Villeneuve-lès-Avignon comme ailleurs, l’idée de végétaliser les cours d’école fait son chemin. C’est une bonne nouvelle quand face aux vagues de chaleur, au besoin d’espaces plus apaisés pour les enfants, et à la nécessité de réintroduire le vivant en ville, transformer les espaces scolaires est une priorité.
Mais si l’intention est là, l’enjeu aujourd’hui est de passer de l’intention à la transformation réelle car la végétalisation ne peut se résumer à verdir un environnement par des carrés de gazon synthétique posés aux pieds des arbres.
Comment aller plus loin, pour faire de ces projets une réussite partagée, durable et utile pour tous ?
Ce qui a été amorcé : un point de départ à transformer.
Des aménagements ont été entrepris, comme à l’école Thomas David, avec l’installation de quelques éléments végétaux posés en marge de gazon en plastique (voir photo)
Ces initiatives doivent être renforcées pour répondre pleinement aux enjeux climatiques, pédagogiques et sociaux. Car une cour d’école transformée n’est pas seulement un espace “plus vert” : c’est un lieu repensé dans sa globalité, au service du bien-être des élèves et de leur éveil à l’écologie.
Imaginer une vraie transformation des cours d’école, c’est possible.
Cela peut s’appuyer sur des expériences déjà menées dans d’autres communes. Voici quelques pistes concrètes que nous proposerions:
– Désimperméabiliser les sols
Remplacer le bitume par des matériaux perméables (copeaux de bois, sable, terre, pelouse…) permet de lutter contre les îlots de chaleur, favorise l’infiltration de l’eau et crée des sols vivants.
– Créer des zones de fraîcheur naturelles
Planter de vrais arbres, créer des pergolas végétalisées ou des buttes de terre plantées peut offrir ombre et fraîcheur, et transformer la cour en refuge pendant l’été.
– Introduire la biodiversité
Pourquoi ne pas installer un petit potager pédagogique ? Une mare à vocation éducative ? Des haies avec des espèces locales, des hôtels à insectes ? Ces éléments permettent aux enfants de découvrir la nature de manière active.
– Diversifier les usages de la cour
Au lieu d’une grande zone uniforme, penser la cour comme une mosaïque d’espaces : coins calmes, jeux collectifs, coin lecture ou détente à l’ombre, parcours sensoriels, cabanes naturelles… La cour devient plus inclusive, plus équilibrée.
– Impliquer la communauté scolaire
Les projets les plus réussis sont ceux construits avec les enfants, les enseignants, les parents, les agents techniques. Organiser des ateliers de concertation, des chantiers participatifs ou des animations pédagogiques autour du sol, de l’eau ou des plantes peut renforcer le lien entre les usagers et leur cour.
Comment y parvenir ? Quelques leviers concrets
Pour franchir cette nouvelle étape, la commune pourrait :
- Créer une feuille de route municipale pour végétaliser les cours d’école de manière progressive, mais ambitieuse.
-
S’appuyer sur les expériences réussies à Paris, Lyon, Strasbourg ou même dans des villages pionniers.
-
Rechercher des financements (via les programmes régionaux, l’ADEME, l’Agence de l’eau ou des appels à projets).
-
Former et mobiliser les équipes techniques, en lien avec les services espaces verts et les enseignants.
-
Associer des paysagistes spécialisés, pour penser chaque cour comme un écosystème adapté au climat méditerranéen.
Une dynamique collective à construire
Ce qui se joue ici dépasse la seule question du mobilier urbain. Il s’agit de réinventer un espace quotidien des enfants pour en faire un lieu d’apprentissage, de repos, de jeu, de contact avec le vivant. C’est aussi un acte fort face au changement climatique, qui donne l’exemple et impulse une culture écologique dès le plus jeune âge.
Villeneuve-lès-Avignon a l’opportunité d’ouvrir cette voie. Le terrain est prêt. Les idées et les ressources existent et ce serait d’ailleurs une belle idée que celle de mettre en perspective les compétences des services techniques sur le sujet. Concertation, action pour une reconnaissance de toutes et tous. Il ne reste qu’à co-construire un projet ambitieux, utile et vivant — pour que les cours d’école deviennent de véritables îlots d’avenir.
Cours Thomas David