LEO : trente ans d’occasions manquées… et le moment de repartir sur des bases saines

La Liaison Est-Ouest (LEO) revient dans le débat public à l’approche des élections, souvent accompagnée de déclarations simplistes accusant l’État d’avoir “abandonné” le projet où rejetant le fardeau de l’échec aux uniques exigences de la ville centre. Mais l’histoire est bien plus nuancée — et les responsabilités locales ne peuvent être effacées d’un revers de main.
Il est temps de remettre les faits au centre.

Une longue histoire faite de divisions locales plus que de blocages nationaux

Conçue dans les années 1990 pour relier l’A7 à l’A9 et détourner le trafic qui nous asphyxie, la LEO était un projet structurant pour tout le territoire. Pendant plus de vingt ans, les majorités du Grand Avignon — auxquelles l’exécutif villeneuvois appartenait pleinement — ont eu la possibilité d’aboutir à un compromis sur le tracé et le financement. Elles n’y sont jamais parvenues. Les désaccords internes entre les communes de l’agglomération, les visions contradictoires entre les rives droite et gauche du Rhône, les revirements successifs ont progressivement sapé toute crédibilité politique face à l’État. Le résultat est connu quand la LEO s’est transformée en serpent de mer, puis en champ de bataille interne.

Aujourd’hui, entendre certaintes ou certains rejeter la responsabilité sur “l’État” ou sur la seule ville centre relève d’une réécriture commode et opportune d’une histoire dont ils ont pourtant été acteurs et comptables. Ils avaient le pouvoir, ils avaient le temps, ils avaient la majorité pour avancer. Ils ne l’ont pas fait. Pourquoi ? C’est à eux qu’il faut poser la question.

Un projet désormais acté comme abandonné : dire la vérité aux habitants

Le 13 novembre dernier, le préfet de Vaucluse a mis fin à une ambiguïté entretenue depuis  longtemps : la LEO, dans sa configuration historique, est abandonnée. La DREAL PACA l’a confirmé sans détour en indiquant que, même dans l’hypothèse la plus optimiste — celle de l’inversion des tranches 2 et 3 — l’échéance se situerait autour de 2040. Pour faire court, il s’agit d’un horizon qui dépasse  tout mandat électoral actuel alors qu’il répond toujours à une urgence du territoire.
Continuer à faire croire que la LEO pourrait être relancée telle quelle, ou qu’elle serait sur le point d’aboutir, relève d’un discours d’illusion plus que d’une analyse sérieuse. Il faut regarder les choses en face et prendre du recul. La LEO est restée bloquée parce que les collectivités locales, quelles qu’elles soient ou eurent été, n’ont jamais parlé d’une seule voix, et l’État, lassé de naviguer entre positions contradictoires, a fini par tourner la page.
Pendant ce temps, les habitants d’Avignon, de Villeneuve, de Châteaurenard et de tout le bassin de vie continuent de subir un flux continu de poids lourds, des nuisances sonores, une pollution persistante et un risque sanitaire avéré. Le véritable enjeu est là, et persister à brandir la LEO comme un mirage électoral occulte la seule question qui importe, celle de comment protéger les habitants maintenant, avec des solutions réalistes, financées et compatibles avec les exigences environnementales actuelles ?
La LEO doit être faite. Mais pour y parvenir, nous devons tirer les leçons du passé et éviter le piège des prés carrés et des intérêts étroits. C’est en misant sur l’intelligence collective — celle qui naît du travail, de la discussion et des convergences techniques et programmatiques — que nous pourrons bâtir une solution conforme avec nos intérêts communs tout comme avec la loi qui impose des règles pour préserver notre santé et nos environnements.

Les vraies priorités : la mobilité du quotidien et les solutions réalistes

Avant de ressusciter un projet devenu irréalisable, il faut répondre aux besoins des habitants du Grand Avignon dans leur ensemble. Les enjeux de mobilité dépassent les frontières communales et ne peuvent plus être abordés à travers le prisme étroit d’intérêts strictement limités. La priorité doit être d’améliorer les déplacements du quotidien sur l’ensemble du bassin de vie, en sécurisant par exemple les trajets à vélo, en intégrant des pistes continues dans chaque aménagement de voirie, et en modernisant l’offre de transports en commun pour qu’elle soit plus rapide, plus lisible et mieux connectée aux pôles d’activité. À l’échelle locale, Villeneuve doit évidemment jouer pleinement sa part, en mettant, par exemple, en place des liaisons transversales évitant les tours et les détours ou en projetant les logistiques indispensables à la réouverture de sa gare.

Mais pour traiter réellement le transit lourd et réduire les nuisances qui frappent Avignon, Châteaurenard et les environnement, il faut agir à une échelle plus large : terminer la T1 autour de Rognonas, boucler la liaison A7–A9 pour offrir une alternative aux poids lourds, et étudier avec sérieux une nouvelle tranche 2 associée à un nouveau pont au nord des Bouches-du-Rhône. Ce sont ces infrastructures, pensées au bénéfice du territoire dans son ensemble, qui auront les effets les plus significatifs. Elles ne pourront toutefois voir le jour que dans un cadre exigeant : un projet concerté, respectueux de l’environnement et surtout co-construit avec toutes les collectivités concernées — la Région Occitanie, le Département du Gard, les communes voisines — sans jamais retomber , nous le répétons, dans l’erreur passée de visions locales imposées au détriment de l’intérêt général. C’est uniquement à ce niveau de coopération et de cohérence que pourra émerger une stratégie de mobilité, utile, réaliste et durable. Est-ce que faire cela est simple? Non, mais l’enjeu nous oblige. 

Impulser une dynamique collective, seule voie possible pour rouvrir le dossier. 

Si la LEO n’a jamais abouti, c’est parce qu’aucune majorité n’a su créer les conditions d’un effort collectif. Les communes ont avancé chacune avec leurs priorités, leurs inquiétudes, leurs intérêts propres, sans jamais parvenir à construire la vision commune indispensable à un projet d’une telle ampleur.
Nous devons tirer cette leçon essentielle : aucune collectivité, aucune commune, aucun élu ne fera avancer seul la LEO. La seule voie réaliste, honnête et efficace est celle d’une mobilisation partagée, d’un travail interterritorial assumé et d’une coopération ferme entre Avignon, Villeneuve, Les Angles, Rochefort, le Gard, le Vaucluse, la Région PACA et la Région Occitanie. C’est à cette condition que ce dossier pourra être rouvert dans de bonnes conditions et représenté à l’Etat.
Notre rôle sera précisément d’impulser cette dynamique, de remettre tout le monde autour de la table, de rétablir la confiance là où elle s’est effritée, d’insister — avec constance et méthode — sur la nécessité de converger. Nous ne promettons pas la LEO du passé, mais le travail sérieux du présent : établir un diagnostic partagé, clarifier les impacts environnementaux, objectiver les besoins de transit, sécuriser les financements réalistes, et rechercher les convergences techniques et programmatiques qui permettront enfin de sortir des postures. Notre engagement est de créer les conditions qui ont manqué à ceux qui nous ont précédés : un pilotage clair, un dialogue continu, une coopération sincère et un intérêt général placé au-dessus des agendas locaux.
Nous ne réussirons pas seuls — et nous ne prétendons pas le faire. Mais nous serons là pour mettre en mouvement, pour tenir la barre, pour insister jusqu’à obtenir une coalition territoriale solide, capable de porter ce projet avec sérieux et stabilité. C’est ainsi, et seulement ainsi, que la LEO pourra redevenir un projet possible, crédible et utile pour l’ensemble du bassin de vie.

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Quand l’éthique faiblit, la confiance s’effrite — Réflexions sur la morale publique et les décisions locales

Les réponses recueillies lors de la consultation citoyenne « Villeneuve, je t’aime, je m’exprime », menée par notre collectif, montrent que le thème Transparence, éthique et démocratie locale figure parmi les priorités que nos concitoyens souhaitent voir traitées. Ce résultat intervient dans un contexte où les repères se perdent de toutes parts. Il nous revient donc d’y remédier localement quand on sait que la politique est un exercice où se croisent convictions, responsabilités, intérêts collectifs… et parfois tentations personnelles.
Les philosophes de l’action publique, de Cicéron à Hannah Arendt, ont d’ailleurs bien souvent rappelé qu’il n’existe pas de bon exécutif sans une colonne vertébrale éthique, c’est-à-dire sans la capacité d’un élu à agir dans la transparence, l’exemplarité et la probité. Or, le pouvoir fragilise parfois ces exigences quand la justification tend à remplacer l’argumentation, quand le récit l’emporte sur les faits, et que l’on finit par s’autoriser ce que l’on aurait condamné chez d’autres. De petites entorses deviennent des habitudes ; les habitudes, un système, souvent rendu acceptable par une communication adaptée.
Les réponses citoyennes traduisent sans doute le sentiment que, à Villeneuve-lez-Avignon, plusieurs épisodes du mandat actuel, prolongement d’autres incidents survenus par le passé, illustrent cette glissade. En relisant la presse, les comptes rendus du conseil et la communication municipale, on peut faire ressortir quelques faits qui nourrissent la réflexion et qui doivent nous aider à apprendre de ce passé pour éviter, demain, de le reproduire.

Première alerte : un rapport fantôme de la Chambre Régionale des Comptes

En 2020, la candidate devenue maire affirmait dans sa propagande de compagne,  disposer d’un rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC) “positif” sur sa gestion municipale (Objectif Gard 24/05/2020). Nous l’avons demandé auprès de différentes instances avant de conclure que ce rapport n’existe pas. Qu’un élu se prévale d’un document inexistant pour appuyer son action pose la question de savoir quelle place on accorde à la vérité dans la quette ou l’exercice du pouvoir. Nous sommes ici dans un cas qui s’apparente à l’usage d’un faux qui n’est pas une erreur technique, mais une stratégie de communication qui crée une réalité fictive. Cette pratique est à proscrire dans l’avenir.

La tentative du premier conseil: un très mauvais signal

Le 27 mai 2020, au lendemain d’une crise sanitaire majeure, alors que le pays vivait encore sous tension sanitaire, la  maire fraichement élue tente de faire voter une augmentation substantielle de l’indemnité du maire. La symbolique est désastreuse quand ce moment devait être celui de la solidarité et de la sobriété. Face à la contestation, la majorité a été contrainte de revenir en arrière et de proposer lors du conseil suivant une révision de la délibération (CR conseils 27/05/2020 – 18/06/2020). Le rôle de contrôle de la part de certains élus devenait évident pour la suite.

Le SMICTOM : quand les responsabilités locales rattrapent la politique municipale

Dans un rapport accablant de la CRC (OCR2022-32), la gestion du SMICTOM Rhône-Garrigues, où l’adjoint aux finances de Villeneuve était vice-président devenu aujourd’hui président, est épinglée pour :

  • Versement d’indemnités indûment perçues.
  • Surfacturations non détectées pendant plusieurs années.
  • Insincérité budgétaire, avec des dépenses volontairement « déportées » d’un exercice à l’autre.
  • Absence de contrôles et de procédures internes obligatoires.
  • Un service parmi les plus chers de France pour les habitants, pour une efficacité très discutable. .
  • Une gouvernance insuffisamment structurée, caractérisée par un manque de transparence et un suivi déficient

Cet épisode pointe la superposition de deux dérives: celle de la probité quant aux indemnités perçues et celle de la responsabilité quand la mission de contrôle des élus est défaillante. A l’éthique s’ajoute ici le sujet de la responsabilité publique qui devra être aussi réaffirmée clairement et fermement.

La cession de parcelles publiques : le mélange des genres

C’est un sujet récurrent et délicat lorsqu’il touche au transfert d’un bien public vers une propriété privée. Pour ne prendre qu’un exemple, en décembre 2022 (CR du conseil du 15/12/2022), la majorité a voté la vente d’une parcelle non constructible au prix de 7,3 €/m² à l’un de ses propres conseillers — lequel a quitté la séance au moment du vote — afin qu’il puisse l’adjoindre à sa propriété déjà construite. Rien d’illégal dans cette décision puisque le prix retenu correspond à l’évaluation des Domaines, qui ne tient pas compte de l’usage final mais uniquement de la nature du terrain.
La question posée n’est donc pas juridique, mais éthique et politique. Car chacun sait qu’agrandir une parcelle bâtie grâce à une extension non constructible entraîne une plus-value immédiate sans commune mesure avec le prix payé pour l’acquisition. Dans un tel cas, l’intérêt général devrait primer, et la collectivité devrait veiller à ce que la cession tienne compte de cette valorisation instantanée. Sans cela, le risque est celui d’un enrichissement privé rendu possible par un actif public cédé trop faiblement, même lorsque la procédure respecte la légalité formelle. Ceci a été maintes fois répété par quelques élus qui ont décidé de ne plus prendre part à ce genre de vote.
Les cessions de ce type nécessitent donc une prudence accrue et une tarification ajustée, afin de préserver l’intérêt collectif et de garantir que les biens publics ne soient pas cédés en-dessous de leur valeur réelle « d’usage ». Ce principe est d’autant plus important à Villeneuve que l’histoire locale a déjà connu, dans un passé récent, des excès largement commentés pour du foncier constructible (Le Dauphiné, 26/06/2019), rappelant combien la vigilance doit être constante lorsqu’il s’agit du patrimoine public.

Réécrire l’histoire : la ZAC des Bouscatiers

Dans le magazine municipal de l’été, la maire affirme avoir “sauvé” la ZAC des Bouscatiers d’un projet d’urbanisme destructeur. Or la réalité est connue puisque c’était son propre projet, et que ce sont les citoyens et les associations qui ont obtenu son retrait, après des années de mobilisation.
Revendiquer la victoire de ceux que l’on avait d’abord moqués, c’est pratiquer une forme de réécriture narrative, l’un des symptômes classiques de la dérive éthique du pouvoir. C’est confisquer l’honneur de celles et ceux qui se sont engagés, qui ont donné de leur temps, de leur énergie, de leur argent et parfois de leur sérénité pour défendre leur territoire.
Un exécutif sain ne peut s’approprier les victoires citoyennes comme s’il en était l’auteur. Ce type de déformation du réel ne doit jamais se reproduire.

Ce que ces quelques faits racontent de la morale publique.

Pris isolément, chacun de ces exemples peut sembler mineur et peut-être, pour certains, dérisoires. Pris ensemble, ils dessinent la trajectoire d’un pouvoir devenu moins attentif à l’exigence d’exemplarité, plus prompt à s’autoriser l’approximation, l’autoréférence et l’entre-soi. L’habitude a fait sortir la morale et l’éthique du logiciel de gouvernance local. C’est ce que beaucoup perçoivent sans forcément le dire ce qui explique peut-être pourquoi l’immunité semble acquise pour notre exécutif local.
On doit comprendre ici que l’éthique politique n’est jamais un acquis  quand elle devrait être une discipline quotidienne. Elle exige que les élus se soumettent aux mêmes règles que celles qu’ils imposent, qu’ils respectent les faits, qu’ils n’utilisent pas la puissance publique pour eux-mêmes ou leurs proches, qu’ils ne détournent pas l’histoire à leurs profits.

Cet article invite à réfléchir, non pour condamner, mais pour corriger, éveiller et redonner à la démocratie locale la force de ses valeurs.

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Villeneuve et le Grand Avignon : comprendre l’enjeu, reconstruire une place.

Le Grand Avignon occupe aujourd’hui une place centrale dans la gouvernance de notre territoire. Ses décisions influencent la façon dont nous nous déplaçons, où se construisent les logements, comment nos paysages évoluent et quels services structurants forment notre cadre de vie.
Villeneuve-lès-Avignon y tient un rôle particulier : commune dynamique, carrefour des mobilités, pôle culturel et patrimonial majeur, elle contribue à l’identité du bassin de vie. Pourtant, son influence politique au sein de l’intercommunalité ne reflète pas ce rôle concret. Ce décalage n’est ni inévitable ni abstrait puisqi’ul s’explique par des dynamiques institutionnelles, des manques de coordination, un défaut d’anticipation politique et une légèreté constatée dans les missions des élus. Pour Villeneuve, l’enjeu est de reconstruire une présence forte, cohérente et influente.

Le Grand Avignon : un niveau de décision clé pour notre quotidien

Le Grand Avignon exerce des compétences déterminantes : aménagement du territoire, développement économique, mobilité et transports, politique de l’habitat, environnement, gestion de l’eau, grands équipements culturels. Concrètement, c’est à cette échelle que se dessinent les axes de développement qui conditionnent le quotidien de chaque habitant : la gestion des déplacements, l’implantation des entreprises, la programmation culturel, la préservation des espaces naturels, les orientations du SCoT ou encore les choix d’investissements structurants.

La récente réorganisation des lignes de bus, le développement ou l’abandon de certains projets de franchissement du Rhône, ou encore les arbitrages liés aux zones d’activités montrent combien cette échelle de décision est structurante. C’est également au niveau intercommunal que se gèrent les grandes délégations de services publics : la gestion de l’eau potable, aujourd’hui confiée à un délégataire, ou encore l’exploitation du réseau de transport Orizo par Tecelys, société publique locale de l’agglomération.

Dans ce contexte, il est essentiel que nos représentants soient entendus, qu’ils portent une vision claire, et qu’ils tiennent pleinement leur double rôle : celui d’impulseur de politiques publiques, capables de proposer et d’orienter… mais aussi celui de contrôleur vigilant de l’action intercommunale.
Les dernières années ont montré combien ce second rôle est crucial : les réserves formulées sur la gestion de l’eau (coûts, investissements, facturation, information aux usagers, …) comme les dysfonctionnements relevés dans la gouvernance de Tecelys démontrent que, sans un contrôle rigoureux des élus, les politiques publiques peuvent manquer de transparence, d’efficacité ou de cohérence.
Une intercommunalité bien gouvernée repose sur une chose simple : des élus impliqués, constant et présents.

Villeneuve : une commune essentielle, mais insuffisamment audible

Villeneuve ne manque ni d’atouts ni de légitimité. Elle est desservie par des flux majeurs, confrontée à des enjeux de mobilité, d’aménagement et de logement, tout en assumant un rôle patrimonial de premier plan.
Pourtant, dans certaines décisions clés, sa voix apparaît moins coordonnée ou moins influente, en partie en raison de singularités économiques et démographiques héritées des politiques fiscales et urbanistiques évoqués dans des articles précédents. Ces choix ont façonné une commune à la structure sociale particulière, parfois moins représentative des besoins pluriels du bassin de vie, ce qui rend plus difficile la défense de certains dossiers à l’échelle intercommunale.

Sur le dossier de l’eau, par exemple, de nombreux habitants ont exprimé leurs interrogations : manque de clarté dans la tarification, incertitudes sur l’état réel du réseau, communication parfois fluctuante, doubles facturations constatées… Ces sujets exigent une vigilance acérée des élus, un suivi constant des engagements du délégataire et un contrôle rigoureux des décisions intercommunales. Or Villeneuve n’occupe pas, aujourd’hui, la place qu’elle devrait avoir dans ce pilotage essentiel.

Les débats autour de Tecelys, autre exemple, ont mis en lumière des failles dans la gouvernance de la SPL : incohérences de gestion, difficultés opérationnelles, demandes d’audit formulées par plusieurs communes, réflexions sur une révision de la direction et des procédures internes. Villeneuve, pourtant directement concernée par la performance du réseau Orizo au quotidien, n’a pas joué un rôle moteur dans cette phase critique où il aurait fallu peser davantage.

L’exemple de la LEO illustre également la difficulté d’influer lorsque les prises de position arrivent tard et sans alliés structurés. Dès l’origine du débat, Villeneuve aurait pu, et dû, impulser un compromis entre les attentes des groupes majoritaires et les demandes d’amélioration du tracé, afin d’aboutir à une solution plus simple, plus cohérente, capable de rejoindre directement l’échangeur de Bompas pour permettre de réduire la pression sur l’échangeur de l’Amandier et d’éviter la concentration actuelle des engorgements. Mais faute d’un travail préparatoire solide au sein des instances du Grand Avignon et d’une coalition gardoise organisée, les décisions ont avancé sans que Villeneuve ne puisse (ou ne veuille) réellement infléchir les orientations pour obtenir un consensus.

Ces exemples montrent que Villeneuve n’est pas faible : elle est isolée. Et dans une intercommunalité, l’isolement mène à une perte d’influence que l’on doit corriger. 

Construire un pôle gardois : la voie d’un rééquilibrage durable

Face à ce constat partagé, une voie intéressante serait celle de  construire un pôle gardois structuré, réunissant les communes du Grand Avignon Gardois. L’objectif n’est pas de créer une opposition frontale, mais de bâtir une force de proposition cohérente et complémentaire, capable de peser dans les débats et de défendre les spécificités de la rive droite.

Par exemple, dans le domaine des mobilités, une telle coordination permettrait de défendre de manière unie des projets véritablement structurants : améliorer les traversées du Rhône, créer de réelles alternatives au trafic de transit, ou encore optimiser les liaisons intercommunales entre communes gardoises, trop souvent pensées aujourd’hui en fonction des priorités du cœur avignonnais.
Sur le logement, second exemple, cette coopération offrirait une meilleure prise en compte des réalités du Gard, marqué par des tissus pavillonnaires, des centralités moins denses et des contraintes foncières spécifiques. Elle permettrait d’adapter les politiques sans pour autant déroger aux obligations légales qui s’imposent à chaque commune et éviterait que certaines cherchent à se défausser de leurs responsabilités au détriment des autres villes de l’agglomération.
Sur le plan économique, quant à lui, un pôle gardois structuré aurait la capacité de revendiquer une répartition plus équilibrée des investissements au bénéfice des zones d’activités situées sur la rive droite gardoise, aujourd’hui sous-valorisées malgré leur potentiel. Une stratégie commune permettrait d’orienter plus efficacement les projets, de renforcer l’attractivité de l’ensemble du territoire gardois et de réduire, par la même occasion, les migrations quotidiennes vers le Vaucluse de nombreux habitants contraints de s’y rendre pour travailler. En développant davantage d’activités économiques de proximité, le pôle gardois créerait ainsi un cercle vertueux : moins de déplacements, plus d’emplois locaux, et une agglomération plus équilibrée.

Pour conclure, un pôle gardois uni offrirait un cadre solide pour exercer un contrôle approfondi sur les grands services publics délégués — eau, transports, déchets, ou encore mobilités structurantes — et permettrait à Villeneuve, en tant que ville principal, d’être non seulement un relais, mais un moteur de transparence et d’exigence démocratique. Une telle dynamique n’est possible qu’à une condition : que les élus villeneuvois s’engagent, qu’ils assument un rôle actif dans l’impulsion des politiques publiques et qu’ils renforcent leur vigilance sur l’ensemble des actions menées. C’est de cette présence constante, constructive et exigeante que dépendra la capacité de Villeneuve à retrouver toute sa place au sein du Grand Avignon et à entraîner avec elle l’ensemble des communes gardoises concernées.

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Fiscalité confiscatoire et urbanisme incohérent : les deux piliers d’un modèle villeneuvois à réformer

Dans un précédent article, nous expliqions pourquoi Villeneuve-lez-Avignon figure parmi les communes les plus taxées de France et comment cette fiscalité, loin d’accompagner un projet collectif, sert plus une logique de rente qu’une logique dynamique.
Ce modèle fiscal profondément déséquilibré qui surtaxe ses habitants, exerce des effets directs et mesurables sur notre démographie et sur notre urbanisme. Les données récentes montrent que Villeneuve s’enfonce dans une impasse : elle vieillit, se construit sans cohérence, et perd progressivement sa capacité à accueillir les actifs et les familles.

Pour rappel: une fiscalité qui sélectionne par le coût

Les chiffres ne laissent aucune place au doute :

  • Taxe foncière bâtie : 56,63 % (moyenne nationale : 37,3 %)
  • Taxe foncière non bâtie : 115,63 % (moyenne nationale : 60 %)
  • Taxe d’habitation sur résidences secondaires : 14,83 % (moyenne nationale : 20,5 %)

Villeneuve surtaxe donc ceux qui y vivent, et sous-taxe ceux qui n’y sont que de passage.
Ce choix fiscal organise une sorte de sélection par le coût : les jeunes ménages, les primo-accédants, les actifs qui souhaitent s’installer durablement, sont découragés avant même de franchir le pas. Le coût de l’accession et celui de la détention foncière deviennent des barrières à l’entrée.

À l’inverse, les propriétaires plus âgés et déjà établis — souvent plus aisés — ne subissent pas les mêmes contraintes. L’équilibre se rompt : on ne favorise plus la vie locale, mais la rente immobilière.

Pire encore : cette fiscalité élevée n’est pas réinvestie dans des services, des infrastructures, ou une vision d’avenir susceptible de renforcer l’attractivité de Villeneuve. Aucune stratégie cohérente pour le logement abordable, la jeunesse, les familles, les mobilités ou le tissu associatif. Rien qui permette de renouveler la population ou de préparer l’avenir.

Les conséquences démographiques : une ville qui vieillit par choix et qui organise son déclin.

Les effets de ce modèle se lisent dans la pyramide des âges.
En 2021 selon l’INSEE, les plus de 60 ans représentent 37 % de la population, un chiffre en constante progression et très supérieur à la moyenne nationale, tandis que les moins de 30 ans ne constituent plus que 26,5 % des habitants.
La conséquence est nette : Villeneuve vieillit parce qu’elle n’accueille plus, ou mal, les jeunes générations. Cette réalité n’a rien d’inéluctable quand elle est le résultat direct :

  • D’une fiscalité dissuasive, qui repousse l’installation des actifs et des primo-accédants.
  • D’un parc de logements laissés vides ou capté par les résidences secondaires, encouragé par une taxe d’habitation bien faible (à ne pas confondre avec la taxe foncière ici confiscatoire)
  • D’investissements dans les équipements familiaux mal calibrés, sans cohérence ni avec les besoins réels des habitants ni avec le niveau d’imposition qui leur est demandé.

Une urbanisation massive… pour des résultats dérisoires

À cette impasse fiscale s’ajoute un urbanisme pour le moins déconcertant.
Les constructions se multiplient, les immeubles imposants s’élèvent dans des secteurs déjà saturés, des projets d’envergure menacent toujours l’environnement mais la population, elle, progresse à peine puisque selon l’INSEE :

  • En 2011 il y avait 6 150 logements pour 12 266 habitants
  • En 2021 nous sommes passés à  7 461 logements pour 12 950 habitants

Soit 1 311 logements construits… pour 684 habitants supplémentaires. C’est à peine 0,5 habitant par logement. Dans le même temps :

  • les logements vacants ont doublé (746 contre 354),
  • la part des seniors a progressé de 24,3 % en dix ans,
  • le ratio global atteint 1,75 habitant par logement, contre 2,3 en moyenne nationale.

Ces chiffres illustrent pourquoi la politique d’urbanisme actuelle bétonne mais n’accueille pas.
Elle ne répond pas aux besoins des actifs, ne permet pas de stabiliser la démographie, et dégrade les équilibres urbains.

Fiscalité + urbanisme : une trajectoire à enrayer

D’un côté, une fiscalité punitive qui dissuade les actifs.
De l’autre, un urbanisme incohérent qui favorise la vacance et la spéculation tout en massacrant cadre de vie et environnement. 

Les deux convergent vers une réalité : un modèle qui fige la ville dans la rente et qui pénalise sa jeunesse, son dynamisme, son attractivité.
Ce modèle n’a pas vraimnt d’avenir puisqu’il ne sert ni l’intérêt général, ni la cohésion sociale, ni la vitalité économique.

Villeneuve a besoin d’une fiscalité bien plus équilibrée qui encourage les actifs et les familles, et qui finance un projet de ville à la hauteur de ce qu’elle perçoit. Elle a besoin d’un urbanisme intelligent, plus cohérent et mieux pensé. Elle a surtout besoin d’une vision :

  • qui prépare les 20 à 30 prochaines années,
  • qui redonne un rôle central aux jeunes,
  • qui choisit le dynamisme et la vie, bien plus que la rente.

Notre engagement est sans faille pour déjouer un scénario qui fait fuir la vitalité au lieu de l’attirer.

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Nöel Lacombe, passeur de mémoire – Renouons donc avec l’Histoire.

Il y a parfois des gestes qui en disent long sur l’attachement des Villeneuvois à leur ville.
Il y a quelques jours, une jeune fille nous a remis un livre qu’elle tenait d’un monsieur récemment disparu, un habitant passionné de Villeneuve-lès-Avignon. Ce livre, Villeneuve lez Avignon – Notes historiques, écrit par Noël Lacombe, ancien directeur de l’école Montolivet, est une mine d’or patrimoniale. Nous nous y sommes plongés pour partir à la rencontre d’un passé que beaucoup d’entre nous ne connaissent que superficiellement. 

À travers ses pages, l’âme de Villeneuve se dévoile : celle d’une ville née à l’ombre d’Avignon, mais qui a su, au fil des siècles, affirmer son destin. On y croise des rois de France et des papes d’Avignon, des princes, des cardinaux, des bâtisseurs et des savants, venu ici chercher refuge, paix ou inspiration.
Du Fort Saint-André à la Chartreuse, des collines du Mont Andaon aux rives du Rhône, ce livre ressuscite un passé d’une richesse incroyable, souvent oublié de ceux qui le foulent chaque jour.

Un trésor d’histoire et de mémoire

Dans cet ouvrage, Noël Lacombe rassemble avec rigueur, des siècles d’histoire villeneuvoise.
Il évoque la naissance de la cité, ses remparts, ses églises, ses confréries, ses familles, ses écoles, ses métiers et ses coutumes. Il raconte comment Villeneuve fut tour à tour terre royale, refuge papal, bastion spirituel et foyer d’artisans. Chaque chapitre révèle une facette méconnue : la vie quotidienne des habitants, les traces des puissants, les pierres qui parlent encore de foi, de courage et d’ingéniosité.
Ce livre est un recueil d’archives mais aussi un portrait vivant de notre ville, une mosaïque d’histoires qui nous rappellent la grandeur et la singularité de Villeneuve. Nous vous invitons, comme nous l’avons fait, à vous y plonger avec ivresse pour remonter instruit de ce qui a fait le passé de là où vous vivez. 

Une source d’inspiration pour notre avenir

Lire ces pages, c’est ressentir à quelle point Villeneuve a toujours su faire dialoguer la culture, le savoir et la vie locale. C’est une ville de rencontres, d’échanges, de transmission — une ville où les écoles, les couvents, les marchés et les ateliers formaient un tissu humain vibrant.
Cette vision qui peut être considéréé comme humaniste, nous inspire : elle nous rappelle que l’identité d’un village se construit par ceux qui l’animent, le préservent et le font rayonner. Face au monde qui change, Villeneuve peut à nouveau puiser dans cette mémoire pour retrouver l’élan collectif qui a toujours été sa force, pour le faire connaître au-delà de ses murs car il mérite de l’être. 

Lire ce livre nous a donné envie de replacer l’histoire qu’il relate au cœur d’un projet collectif : non pas pour la figer dans la nostalgie, mais pour l’honorer, la célébrer, la transmettre, la fêter, la dessiner ou la danser…. Même si elle fut parfois cruelle, elle est une mémoire qui parle encore à chacune et chacun d’entre nous. Elle nous relie par des noms de rues, des silhouettes familières, des pierres qui racontent des siècles d’efforts, de foi et d’ingéniosité tout en nous rappelant que Villeneuve n’a jamais été, au cours de ces siècles passés, une ville endormie, mais un lieu de passage, de rencontre et de création. 

Mettre cette histoire au coeur d’un projet pour impulser un souffle collectif qui, autrefois, faisait de Villeneuve une ville rayonnante, respectée et audacieuse: une perspective que nous développerons car nous sentons, au fil des pages de Noël Lacombe, que tout cela dort sous la surface: des traces, des visages, des voix qui attendent qu’on les écoute à nouveau. Et peut-être est-ce là le plus beau des projets : réapprendre à voir ce que nous avons sous les yeux, à redonner sens et vie à ce que d’autres, avant nous, ont su construire, préserver, aimer. Villeneuve n’a pas fini de nous parler. À nous, désormais, de tendre l’oreille.

Noël Lacombe en quelques mots

Noël Lacombe, né le 25 décembre 1899, fut instituteur puis directeur de l’école Montolivet à Villeneuve-lès-Avignon, où il consacra sa vie à l’enseignement et à l’histoire locale. Passionné par sa ville, il publia Villeneuve lez Avignon – Notes historiques, une œuvre majeure qui rassemble des siècles d’archives, d’anecdotes et de souvenirs. À la fois pédagogue et historien, il y dresse un portrait vivant de Villeneuve, de ses monuments, de ses familles et de ses artisans. Par ce travail rigoureux et amoureux, Lacombe demeure l’un des grands passeurs de mémoire de la commune et une référence pour tous ceux qui veulent comprendre son âme et son héritage.

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PFAS et gouvernance de l’eau : une nouvelle alerte pour le Grand Avignon

Les PFAS, ces “polluants éternels” désormais dans notre eau

Les PFAS (per- et polyfluoroalkylées) forment une famille de plusieurs milliers de composés chimiques utilisés depuis les années 1950 : textiles imperméables, revêtements anti-adhésifs, mousses anti-incendie, emballages alimentaires…
Leur point commun : ils ne se dégradent pas. D’où leur surnom de polluants éternels.

En 2025, la directive européenne transposée en France fixe une limite de qualité de 0,1 µg/L (100 ng/L) pour la somme de 20 PFAS dans l’eau potable.
Selon une enquête menée par Le Monde et l’Anses, il s’avère que la zone d’Avignon et de Villeneuve-lès-Avignon est classée en dépassement de la limite de qualité.

Gestion et qualité de l’eau: la vigileance s’impose.

Sur le territoire du Grand Avignon, la gestion de l’eau potable a été confiée par délégation de service public (DSP) à la société privée Eau du Grand Avignon (filiale de Suez) depuis 2019.
Mais depuis plus d’une décennie, le « Collectif de l’eau – Usagers du Grand Avignon » s’est imposé comme un acteur citoyen incontournable pour alerter sur un manque de contrôle des élus vis à vis des sociétés fermières, manque de contrôle ayant mené à des écarts préjudiciables pour la collectivité et pour les usagers. Pour mémoires, la pugnacité de ce collectif a permis d’obtenir des résultats tangibles pour l’intérêt collectif:

  • L’affaire des compteurs d’eau : grâce à son insistance, le collectif a permis d’éviter le versement de 1,5 million € à Veolia, en démontrant que les compteurs appartenaient à la collectivité et non à l’opérateur privé. (Le Dauphiné Libéré, 28 déc. 2020) ce qui a permis une économie directe pour le contribuable.
  • Les branchements au plomb : une mobilisation a contribué à accélérer le programme de remplacement des raccords anciens, comme l’a reconnu la mairie d’Avignon dans son rapport de qualité de l’eau (février 2022).

  • La transparence tarifaire : une campagne a exigé la réalisation de relevés réels des compteurs lors du changement de délégataire, évitant des factures estimées injustes.

  • La reconnaissance de dysfonctionnements : en 2023, suite aux alertes du collectif,  le Grand Avignon a admis officiellement que plusieurs objectifs du contrat n’étaient pas atteints.

  • Le débat public sur la performance du réseau : les campagnes d’information du collectif ont mis à l’agenda politique les questions de rendement, de fuites, et de tarification du mètre cube.

Ces rappels d’engagements montrent qu’une action citoyenne structurée peut corriger les dérives d’une délégation mal pilotée tout en  ramenant la gestion de l’eau au cœur du débat public.
Dans le cas des PFAS, qui nous occupe ici, l’expérience locale le confirme : la question de l’eau ne relève pas uniquement de la technique ou de l’exploitation industrielle.
C’est avant tout une question de gouvernance, de transparence et de responsabilité publique — autrement dit, de choix politiques assumés au service des habitants.

Ce n’est pas la compétence des sociétés fermières qui est en cause, mais le manque de contrôle des élus.

Il est important de le rappeler : les sociétés fermières disposent d’un savoir-faire technique indéniable. Leur expertise en matière d’exploitation, d’entretien des réseaux ou d’analyse sanitaire n’est pas remise en cause ici.

Ce qui l’est, en revanche, c’est l’incapacité persistante des élus à exercer un contrôle exigeant et continu sur ces opérateurs. Les DSP ont été reconduites sans évaluation publique rigoureuse, les rapports d’activité sont peu débattus, les indicateurs de performance rarement vérifiés, et la communication avec les habitants quasiment inexistante.

Résultat : lorsque surviennent des enjeux nouveaux – comme les PFAS – la collectivité découvre la pollution en même temps que les citoyens, au lieu d’en être informée en amont par son délégataire. Ce décrochage du contrôle public crée un vide politique qu’un colletif tente, bénévolement, de combler.
Dans un État moderne, ce rôle ne devrait pas reposer sur des citoyens bénévoles : il relève des élus. Le débat doit s’ouvrir.

PFAS : nouveau révélateur d’un modèle de gestion à revoir

L’affaire des PFAS agit comme un révélateur : elle expose les failles d’un système où la responsabilité est diluée entre acteurs publics et privés.
Les citoyens apprennent les dépassements dans la presse ; les élus invoquent la complexité juridique ; les opérateurs temporisent.
Pendant ce temps, les traitements nécessaires (charbon actif, résines, changement de captage) attendent des arbitrages budgétaires.  Ce modèle est inadapté à l’urgence des exigences sanitaires contemporaines.
La délégation n’est pas un problème en soi ; l’absence de pilotage politique en est un.

PFAS : une nouvelle alerte qui invite à rouvrir le débat sur le retour en régie publique

Face aux contats évoqués, il faut prendre le temps de réouvrir le débat sur un retour en régie publique directe. Ce choix, déjà opéré avec succès à Grenoble, Paris, Montpellier, Nice, Bordeau, Castres… repose sur trois principes simples :

  • Transparence totale : toutes les données, tous les coûts, tous les investissements sont publics.
  • Responsabilité unique : la collectivité assume directement la qualité de l’eau et la gestion du réseau.
  • Réactivité et confiance : les décisions se prennent localement, au service des habitants, non des actionnaires.

La régie publique permet aussi d’intégrer la question de l’eau dans une politique environnementale cohérente : protection des captages, sobriété, lutte contre les pollutions émergentes, gestion durable du Rhône et de ses nappes.

À Avignon comme à Villeneuve-lès-Avignon, la qualité de l’eau révèle bien plus qu’un enjeu technique : elle reflète notre rapport à la responsabilité publique.
Les sociétés fermières font leur métier. Mais si le contrôle politique est absent, c’est toute la chaîne de confiance qui se rompt.

Le temps à venir des élections est une accasion pour un changement de cap sur ce sujet précis: un retour en régie pour mettre un terme aux pratiques actuelles et reprendre le contrôle d’un service public qui engage les finances mais aussi, et sans doute avant tout, la santé de toutes et tous. L’eau n’appartient à personne — et concerne tout le monde.

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Le commerce du centre historique à la peine: un chantier à ouvrir.

Le centre historique de Villeneuve‑lez‑Avignon traverse une période délicate. Avec huit commerces sur le point de fermer à ce jour et aucune délégation municipale dédiée à l’activité commerciale, la vitalité du cœur de ville est aujourd’hui menacée. Pourtant, le commerce reste un pilier essentiel pour l’attractivité, la vie locale, l’accompagnement des activités culturelles… 

Ce chantier sera donc ouvert pour les commerçants et pour la ville en formulant des propositions concrètes et réalistes pour les soutenir. Nous le ferons en évitant de les solliciter directement, car l’expérience montre aujourd’hui que beaucoup d’entre eux n’osent  pas s’exprimer publiquement par crainte de représailles ou de pressions de la majorité municipale actuelle. Notre objectif est donc de porter leur voix avec respect et prudence, en s’appuyant sur les constats partagés et les besoins du terrain.

De la question du Centre Ville: Villeneuve refait ses pierres, mais oublie ses vitrines

Le centre-ville de Villeneuve-lez-Avignon n’a cessé de s’embellir au fil des décennies à l’aide de nos impots : rénovation des places, réfection des rues, mise en valeur du patrimoine… Mais cet effort esthétique s’est fait sans stratégie commerciale, longtemps considérée comme secondaire. Peu à peu, comme ailleurs dans l’agglomération, la vie économique du cœur de ville et des autres quartiers a été reléguée vers les zones d’activités périphériques et les centres commerciaux, conséquence de décisions majoritaires successives ayant favorisé l’étalement plutôt que la vitalité locale. A y réfléchir, il serait intéressant de redonner une fonction vivante à notre centre urbain, en faire plus qu’un décor, un lieu de rencontres, d’échanges, de flânerie et de convialité.

En s’arretant quelques instants pour observer la scène de vie, on constate rapidement qu’il est difficile pour chacun de profiter pleinement du centre historique quand la circulation y est dense, rapide et non régulée, rendant impossible une cohabitation apaisée entre les différents usages.
Cette configuration est à la source d’un conflit permanent entre automobilistes et autres usagers, qu’ils soient restaurateurs, promeneurs, cyclistes ou visiteurs. Les terrasses se replient derrière des alignements de plots en même temps que les piétons, les enfants zigzaguent entre les voitures : l’espace public devient quotidiennement un champ de tensions plutôt qu’un lieu de vie. Il faudrait repenser tout cela en intégrant une passification incontournable de la circulation pour faire du centre ville une vraie zone de rencontre où la circulation serait suffisamment ralentie pour dissuader les GPS d’en faire un simple axe de liaison. 

Cette pacification passera par des aménagements pensés pour les riverains, les commerçants et les piétons. Il s’agira de rendre l’espace plus agréable, plus accessible et plus sûr, en privilégiant la vie locale plutôt que le transit automobile : bancs, fleurs, fontaines, zones d’ombrage pour se protéger de la chaleur. Grâce à une ingénierie urbaine cohérente, impulsée par les services de la ville, ces aménagements devraient permettre de retirer les innombrables plots, de désenclaver terrasses et commerces et d’ouvrir enfin la voie aux piétons, en réservant la circulation aux seuls riverains et usagers commerciaux.

Mais rendre le centre plus agréable le jour ne suffit pas : encore faut-il qu’il vive le soir. C’est en prolongeant la présence des habitants et des visiteurs parfois après 19 heures que les commerces, les terrasses et la vie locale retrouveront un souffle, si ils le souhaitent. Et de là pourra s’enclencher un ensemble d’évènements à imaginer, organiser, plannifier et à optimiser ensemble au fil des saisons. 

Du réflexe à la stratégie : passer de l’improvisation à la vision

Pour que Villeneuve retrouve de la vitalité, au delà des transformations évoquées, il ne suffit plus d’enchaîner les animations ponctuelles ou les initiatives isolées en exploitant les associations au gré de subventions exceptionnelles.

Un cadre commun serait approprié, une dynamique continue capable de faire vivre la ville au gré des saisons sans mettre les différents acteurs, parfois en concurrence. Pour prendre un exemple, le festival Villeneuve en Scène illustre parfaitement ce potentiel encore sous-exploité : événement phare de l’été, il génère peu de retombées pour les commerces du centre historique, concentrant la vie culturelle dans la plaine. Mieux articulé avec la ville — par exemple via un partenariat renforcé avec Totout’Arts, notre centre social, un point convivial ou une navette reliant la plaine au centre ancien — il pourrait devenir un moteur de lien entre culture et commerce. Egalement dans cet esprit et pour second exemple, le rassemblement des foodtrucks qui se trouve être belle réussite populaire à laquelle nous prenons part régulièrement, doit être maintenu tout en restant limité aux lundis soirs — jour où la plupart des restaurants sont fermés —, à l’exception des cas où le lundi coïncide avec une journée festive, afin de préserver un juste équilibre entre attractivité, convivialité et respect du tissu local.

Cette vision doit réunir la culture, la gastronomie, l’environnement, le patrimoine, le sport, l’amusement… dans un même élan : autant de dimensions qui, ensemble, façonnent une identité vivante et partagée. Un calendrier bien pensé pourrait ainsi marier une succession de rendez-vous allant du printemps à l’hivers, en synergie avec commerces, patrimoines, infrastructures et bonne humeur collective via une organisation pérenne, un espace de travail collectif où se croisent les idées, les compétences et les énergies locales — un lieu de coordination capable d’assurer la cohérence, d’accompagner les acteurs et de donner du sens à chaque action. Dotés de ces outils à financer sur un budget constant, totalement repensé en faveur d’un dynamisme ouvert et non plus d’un entre-soi qui limite les possibles, Villeneuve pourra passer de l’improvisation à la vision, et devenir une ville animée, accueillante et inspirante, où chaque saison a sa couleur et chaque habitant, la place qu’il souhaite avoir. Le centre historique de Villeneuve-lez-Avignon n’a pas juste vocation à être admiré : il doit être vécu, partagé, fréquenté. C’est là que se joue une grande part du renouveau de la ville, dans cette capacité à faire revivre son cœur pour redonner du souffle à tout le reste. Et dans ce “reste” se trouvent les activités commerciales des autres quartiers, qui s’animent dans des environnements différents et ne doivent pas être oubliées : elles feront l’objet d’une réflexion dédiée.

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Villeneuve face à l’impasse fiscale : pourquoi il faut changer de cap

À Villeneuve-lès-Avignon, la fiscalité locale est depuis trop longtemps un sujet tabou, que l’on préfère contourner plutôt que d’affronter. Pourtant, les chiffres récents ne laissent aucune place à l’ambiguïté : notre ville se distingue tristement parmi les communes les plus taxées de France.

  • Taxe foncière sur les propriétés bâties : 56,63 %, contre 37,3 % en moyenne nationale.

  • Taxe foncière sur les propriétés non bâties : 115,63 %, presque le double de la moyenne française (60 %).

  • Taxe d’habitation sur les résidences secondaires : 14,83 %, quand la moyenne nationale atteint 20,5 %.

Villeneuve fait le choix de surtaxer ses habitants permanents, en particulier les propriétaires et les jeunes ménages, tout en ménageant les résidences secondaires. Un modèle fiscal profondément déséquilibré, qui pénalise l’installation durable des actifs et encourage, de fait, une ville vieillissante et inégalitaire.

Les conséquences visibles d’une politique figée

Les résultats sont là : en 2021, les plus de 60 ans représentaient plus de 37 % de la population, soit bien au-dessus de la moyenne nationale, tandis que les moins de 30 ans étaient limités à 26,5 % (INSEE). Ce déséquilibre démographique n’est pas une fatalité liée à la seule géographie ou à l’attractivité de la région : il est alimenté par un système fiscal dissuasif, qui renchérit l’accession à la propriété et le coût de détention foncière.

Les primo-accédants et les jeunes familles, souvent déjà confrontés à un marché immobilier tendu, trouvent à Villeneuve des conditions encore plus inhospitalières. À l’inverse, cette fiscalité favorise le maintien, voire l’arrivée, d’une population plus âgée et aisée, souvent déjà propriétaire, renforçant le cercle vicieux d’une pyramide des âges déséquilibrée.

Une fiscalité sans projet collectif

Le plus grave n’est pas seulement le niveau d’imposition, mais l’absence de vision qui l’accompagne. Car si ces recettes supplémentaires finançaient des services à la hauteur des attentes de l’ensemble de nos concitoyens, on pourrait au moins y voir une logique d’investissement économique, environnemental et social. Or, ce n’est pas le cas et force est de constater que les choix opérés n’ont pas permis de bâtir à ce jour une politique publique tournée vers l’avenir. La réfection du centre-ville, bien qu’importante, ne peut tenir lieu de vision d’avenir : il faut un projet global, pensé à l’horizon des 20 à 30 prochaines années, pour assurer un développement  équilibré de Villeneuve.

On voit par ailleurs que le niveau relativement faible de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires traduit une stratégie tacite : celle d’encourager un parc de logements occupés seulement quelques semaines par an, ou captés par la location touristique de courte durée. Autant de mètres carrés qui échappent à la vie quotidienne de Villeneuve, à son tissu social, à ses familles.

Mettre fin à une trajectoire avec si peu d’avenir

Cette trajectoire n’apporte pas de bénéfice durable :

  • À court terme, elle alourdit le quotidien des habitants sans améliorer les services.

  • À moyen terme, elle fragilise le dynamisme démographique et économique de la ville.

  • À long terme, elle condamne Villeneuve à devenir une cité vieillissante, coupée des besoins réels des générations à venir.

Il est temps d’infléchir cette logique de rente immobilière qui  prive la collectivité d’un avenir équilibré et vivant. La fiscalité locale doit redevenir un outil au service du projet communal, non une barrière invisible qui exclut les jeunes familles et sclérose notre ville. Les premières analyses des données d’urbanisme confirment déjà l’empreinte de la politique fiscale actuelle. Nous publierons bientôt un article spécifique pour en détailler les conséquences.

Villeneuve a besoin d’autre chose : une fiscalité plus juste, plus équilibrée, qui accompagne l’installation d’actifs, encourage le renouvellement générationnel et finance les équipements collectifs dont nous avons besoin. C’est à cette condition que notre ville pourra retrouver un  élan, au bénéfice de toutes et tous.

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Mobilités douces à Villeneuve : les habitants expriment leurs besoins

Le Collectif « Écoles et Mobilités Douces », en partenariat avec l’association « Villeneuve – Les Angles à vélo » et « République Chartreuse », a lancé une enquête sur les trajets domicile-école à Villeneuve-lès-Avignon. Plus de 100 familles ont participé, représentant 332 usagers actuels ou potentiels des mobilités actives (vélo, marche, trottinette, bus). Voici les retours obtenus de la part de cette centaine de familles:

Une pratique déjà ancrée

  • 68 % des parents utilisent le vélo pour accompagner leurs enfants, 51 % la marche.
  • Les enfants autonomes privilégient la marche (57 %) et le vélo (52 %).
  • La voiture reste toutefois utilisée par une famille sur deux, principalement par manque d’alternatives sécurisées.

Le principal frein à une pratique plus régulière est le sentiment d’insécurité sur la route

  • 71 % des familles s’inquiètent pour la sécurité des enfants.
  • 62 % estiment que le partage de la voirie reste défavorable aux vélos et trottinettes.
  • D’autres obstacles sont évoqués : trottoirs étroits, manque de stationnements sécurisés, signalétique insuffisante, pentes raides.

Des zones sensibles bien identifiées

Plusieurs secteurs ressortent des réponses : rue de la République, avenue Paul Ravoux, avenue Pasteur, avenue Lattre de Tassigny, rond-point du Pont de Pujaut. Les participants soulignent la nécessité d’y repenser la cohabitation entre piétons, cyclistes et automobilistes.

Des attentes claires

Les familles interrogées mettent en avant plusieurs priorités :

  1. Des pistes cyclables continues et sécurisées.
  2. Une signalétique plus lisible pour tous les usagers.
  3. Des trottoirs adaptés aux poussettes, fauteuils roulants et piétons avec enfants.
  4. Des stationnements pour vélos et trottinettes devant les écoles.

Un témoignage illustre cette attente :

“Les trajets vers Avignon sont plus sécurisés que ceux qui mènent aux écoles de Villeneuve. Si des pistes existaient sur ces trajets, mes enfants utiliseraient certainement leur vélo.”

Une dynamique citoyenne à accompagner

Cette enquête met en lumière une réalité : les Villeneuvois pratiquent déjà largement les mobilités douces et souhaitent aller plus loin, à condition que les conditions de sécurité et de confort soient renforcées. Les propositions formulées sont concrètes, partagées par de nombreuses familles et pourraient constituer une base de réflexion pour améliorer durablement les déplacements scolaires et quotidiens.

Il semble nécessaire de construire un projet global de déplacements doux qui puisse permettre de développer un réseau percolant sur le territoire communal, sécurisé et agréable. 

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Villeneuve face aux sangliers : sortir des mauvaises habitudes

Depuis longtemps, les sangliers posent problème à Villeneuve-lès-Avignon comme ailleurs. Mais chacun peut le constater : le phénomène s’amplifie. Leur présence est plus fréquente dans la plaine de l’Abbaye, le long des routes, parfois même aux abords des quartiers. Cette prolifération soulève désormais de réels enjeux de sécurité, de cohabitation et de respect des espaces naturels comme des usages humains.

L’ombre de l’agrainage

Face à cette expansion, une question se pose parmi d’autres: le rôle de l’agrainage. Cette pratique, qui consiste à nourrir artificiellement les sangliers avec du maïs ou du grain, est censée les fixer dans certains secteurs et limiter les dégâts. Mais de nombreux experts rappellent qu’elle contribue aussi à accroître les populations en améliorant leur reproduction et en modifiant leurs comportements. En d’autres termes, ce qui devait être un outil de gestion pourrait être devenu un facteur aggravant.

Urbanisation et couloirs écologiques coupés

Un autre facteur pèse lourd : l’urbanisation continue des périphéries. Lotissements, routes et zones commerciales se sont développés sans  prise en compte de la circulation des espèces. Les corridors écologiques sont morcelés, les espaces de vie réduits. Résultat : les sangliers se retrouvent coincés et cherchent refuge là où ils trouvent des ressources… c’est-à-dire dans la plaine et parfois jusque dans nos rues. 

Une régulation nécessaire, mais à quel prix ?

Il est clair qu’il faut agir. La chasse fait partie des outils disponibles, et nul ne conteste sa légitimité dans certaines conditions. Mais elle ne peut pas être l’unique réponse. Une régulation efficace suppose aussi de réfléchir à l’aménagement du territoire, à la limitation de l’agrainage, à la préservation des couloirs écologiques, voire à la mise en place de solutions dissuasives plus innovantes.

La chasse du samedi matin

De manière systématique, les battues sont organisées les samedis dans la plaine de l’Abbaye et dans les environs ce qui illustre une autre difficulté : le choix du calendrier. Interdire l’accès de la plaine un samedi matin – jour où familles, enfants, sportifs, associations et promeneurs fréquentent massivement cet espace – est une décision peu opportune. Cela engendre frustration et incompréhension.
Déplacer ces opérations en semaine, même si cela complique l’organisation des chasseurs, serait une marque de respect envers les habitants et permettrait une meilleure cohabitation des usages. Qu’attendons-nous pour voir cela ensemble? 

Quelles autres solutions ?

  • Limiter ou interdire l’agrainage, qui semble entretenir artificiellement la surpopulation de l’espèce.
  • Renforcer la concertation entre municipalité, agriculteurs, chasseurs, associations environnementales et habitants pour définir un plan de régulation partagé et accepté.
  • Aménager ou restaurer des corridors écologiques, pour redonner aux animaux des parcours naturels.
  • Mettre en place des clôtures temporaires ou des répulsifs écologiques dans les zones les plus sensibles.
  • Mieux informer la population des dates, lieux et modalités des battues, afin d’éviter les tensions et les malentendus.
  • Maintenir les actions contre la péri-urbanisation de Villeneuve. Le projet de construire sur les garrigues des Bouscatiers doit être définitivement abandonné et jamais repris.

La présence des sangliers à Villeneuve-lès-Avignon n’est pas une fatalité. C’est un enjeu de gestion collective, qui exige de dépasser les habitudes et les solutions faciles. La chasse peut avoir sa place, mais elle doit s’inscrire dans une politique plus large, respectueuse des habitants comme de l’environnement. Le tout est d’ouvrir un dialogue. Nous le ferons. 

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